Edito du 31 Octobre 2022

La récente suspension russe du corridor maritime ukrainien relance la question de la sécurité de l’approvisionnement alimentaire. L’Europe est pleinement concernée, puisqu’elle importe près de 30% de ses besoins en maïs et l’Ukraine est son premier fournisseur. La Commission Européenne n’a pris qu’une seule mesure pouvant améliorer l’approvisionnement de l’Europe, depuis le déclenchement de la guerre. C’est l’autorisation donnée à chaque Etat, de contourner les interdictions d’importation de maïs OGM non agréés et coproduits de maïs et d’accepter la présence de trace de pesticides non autorisés dans l’UE. En revanche, il n’est question d’aucune action pour relancer les productions alimentaires sur le territoire européen. Bien au contraire, toutes les actions, quelles soient européennes ou nationales, visent à restreindre les productions. C’est le cas de la nouvelle PAC avec l’obligation faite à chaque exploitation d’une surface « improductive » minimale de 3%. Les solutions de gain de productivité par les OGM restent politiquement écartées (mais on facilite l’importation des OGM !?). Il en va de même pour les pesticides, avec des interdictions d’usage qui se multiplient, représentant le « progrès », alors que dans le même temps les restrictions à l’importation se relâchent. En France, on se demande si l’irrigation ne deviendra pas bientôt un délit. En effet, des scientifiques, chercheurs à l’INRAE, prétendent démontrer que le captage des excès d’eau de l’hiver perturbe le cycle sous-terrain de l’eau, personne ne semble voir que l’essentiel des pluies repartent à la mer.