Edito du 29 Aout 2022

La crise énergétique est imminente, elle va réellement commencer lorsque les premières usines annonceront l’arrêt de leur production. Ce n’est pas le manque d’énergie mais son prix trop élevé qui en sera la cause. Sur les marchés de gros, le gaz atteint 300 €/Mwh contre 27 € au début de l’année 2021 ( x 11 !!!). L’électricité dépasse les 700 €/Mwh contre 50 € à la fin 2020 ( x 14 !!!). En vérité, la moitié de ces hausses ont eu lieu avant que ne débute la guerre en Ukraine, du fait du remplacement des centrales nucléaires allemandes par des centrales à gaz. Les industries les plus énergivores, comme la production d’engrais, ont déjà mis à l’arrêt 35% des usines en Europe, et la production est réduite de 66% à 75% dans les usines restantes en activité. Les usines sont contraintes d’appliquer des hausses de prix à marche forcé, avec pour limite l’arrêt des commandes des clients et par conséquent la réduction de production. Tous les secteurs industriels vont être concernés par ce processus, particulièrement les industries de première transformation des grains comme l’amidonnerie, l’éthanolerie, la meunerie… Les premières annonces d’arrêt d’usines d’éthanol sont tombées la semaine dernière et auront des conséquences immédiates sur la disponibilité des coproduits pour l’alimentation animale. C’est un véritable processus de destruction de la demande qui est engagé, risquant d’entrainer à moyen et long terme la baisse des cours des matières premières.