L’UE est parvenue à un accord pour réformer la PAC à compter de 2014. Il s’agit avant tout d’un accord budgétaire et non d’une nouvelle PAC au sens large du développement économique de l’agriculture et l’agroalimentaire. L’UE l’interprète comme une victoire car, pour la première fois, elle baisse le budget de l’agriculture (il tombe à 38% du budget global UE). La France est satisfaite parce que chaque état va pouvoir disposer d’une plus grande latitude dans la répartition des attributions d’aides aux agriculteurs. Les discussions nationales seront l’occasion d’un autre bras de fer entre gouvernement et agriculteurs. On donnera probablement un peu moins aux céréaliers, un peu plus aux petits éleveurs, un peu plus à l’environnement… Céréaliers, éleveurs et instances professionnelles agricoles concentrent leurs réflexions et leurs actions sur le partage politique d’un budget. Les intérêts opposés donnent une légitimité aux politiques pour faire des arbitrages (exemple : « éleveurs / céréaliers’’, « agriculteurs / écologistes », …) mais on se voit pas clairement la stratégie de l’agriculture et l’agroalimentaire européen à long terme pour répondre à la croissance de la demande alimentaire mondiale.