Edito du 28 Juillet 2023

La production de matières premières alimentaires est un sujet de préoccupation politique grandissant dans le monde. La récente décision de l’Inde d’interdire l’exportation du riz non basmati (10 Mt sur 22 Mt/an) témoigne de la priorité donnée à l’alimentation de la population dans les pays émergents. Il s’agit, en fait, de répondre aux besoins grandissants liés à la croissance démographique, en faisant face aux variations de production dus aux aléas climatiques. Mais la décision de l’Inde a une résonnance mondiale puisqu’il s’agit du plus grand exportateur de riz couvrant 40% des échanges annuels. La tension sur le marché du riz va donc s’ajouter à celle du blé dans un contexte de guerre au centre du plus grand bassin exportateur de blé. Les pays importateurs vont devoir être encore plus attentifs à leur sécurité d’approvisionnement alimentaire. La sécurité alimentaire redevient donc une priorité dans le monde. D’autant plus que la Russie représente près de 25% des échanges mondiaux de blé et qu’elle commerce de manière moins transparente. Les premières prospectives pour le bilan blé, en ce début de campagne, rajoutent de l’inquiétude. Elles prévoient un affaissement des stocks chez les grands exportateurs avec un niveau de ratio stock/consommation aussi bas que celui de 2007/2008. Malgré tous ces constats, l’Europe apparait bien éloignée de ces préoccupations de sécurité alimentaire en décidant le gel de 4% de ses surfaces cultivables.