Edito du 28 Avril 2023

Après un an d’inflation particulièrement sévère dans l’alimentaire, le fléchissement de la consommation est maintenant ressenti dans l’industrie. Peut-être n’a-t-il pas été suffisamment quantifié et pris en compte dans les bilans offre/demande des matières premières ? C’est une possibilité qui pourrait, en partie, expliquer la persistance des corrections baissières sur les marchés de matières premières agricoles. Mais paradoxalement, les prix à la consommation poursuivent leur hausse en raison d’un mode bien particulier des négociations avec la grande distribution en France. Le contexte donne des arguments encore plus forts au gouvernement pour exiger des renégociations commerciales. Les industriels vont donc être soumis à une pression baissière grandissante de la part de leurs clients. La situation devient très incertaine pour bloquer les marges dans l’industrie agroalimentaire, mais tant que les marchés de matières premières se montrent faibles, il est préférable d’attendre pour couvrir ses besoins d’achat. L’industrie est donc poussée dans un processus de décision à retardement qui est de nature à alimenter la tendance baissière sur les matières premières.