Les relations commerciales entre la Chine et l’UE sont-elles en train de prendre la direction d’une « guerre commerciale » comme celle existant entre Chine et USA ? C’est fort probable. En effet, les différents s’accumulent sur le bureau de l’OMC depuis que l’UE a lancé une enquête sur le dumping des voitures électriques chinoises. Aussitôt, les Chinois ont demandé une enquête anti-dumping sur les exports de viande de porc. Depuis, l’UE a monté son niveau de taxe sur les voitures électriques (36% maxi, mais plutôt 20% en moyenne, ce qui est loin des 100% appliqués par les USA et le Canada). Cette fois, la Chine rétorque par l’ouverture d’une enquête antisubventions sur la filière lait européenne. A chaque fois que l’UE négocie des accords ou des différents commerciaux, c’est l’agriculture et l’agroalimentaire qui trinquent. Ce constat est aussi une démonstration de la puissance de l’industrie agroalimentaire européenne, dont nos partenaires commerciaux ont sans doute plus conscience que nos dirigeants européens. L’UE a pourtant des raisons de défendre ses intérêts alors que la balance commerciale est largement déséquilibrée avec la Chine. Pour 516 M € d’importation de Chine, l’UE exporte seulement 224 M €, soit un déficit de 292 M € en 2023. C’est bien la Chine qui a le plus à perdre dans une telle guerre commerciale, encore faut-il que les Européens soient préparés à payer plus cher leurs biens de consommation.