Le secteur agricole évolue dans un monde consommant de plus en plus de nourriture, alors que les stocks de matières premières agricoles baissent et que l’inflation des prix alimentaires s’amplifie. Ce constat, est une formidable opportunité de développement de l’agriculture et l’agroalimentaire pour les pays qui voudront bien s’en donner la peine. Manifestement, l’Europe n’a pas vu l’opportunité ! Elle vient de décider une dépense pour sa politique agricole commune (PAC) de 387 Md€ pour les sept prochaines années, sans aucune réflexion ou stratégie pour répondre aux besoins du reste du monde. Elle se contente d’un arbitrage entre les souhaits, bien légitimes, de préservation des revenus des agriculteurs et les revendications des associations écologistes. Plus du tiers du budget de la PAC sera conditionné à des mesures de préservation de l’environnement, le reste ira aux agriculteurs avec un plafonnement plus sévère. De manière concrète, les 387 Md€ vont servir à réduire la productivité de la « ferme Europe ». Le monde continuera, sans aucun doute, à réclamer plus de nourriture. Il paiera encore plus cher pour s’accaparer le peu que l’Europe produira et, peut-être, nous fera-t-il courir le risque d’insuffisance sur nos marchés.