Edito du 26 Juillet 2021

La Russie mène une lutte contre l’inflation sur les produits alimentaires. Le sujet prend de l’importance à l’approche des échéances électorales de septembre 21. Le gouvernement met en avant les actions engagées, déjà depuis février dernier. Il s’agit principalement de la taxation des exportations de matières premières céréalières et oléagineuses. Dans ce contexte, les modifications des modalités de taxation sont difficilement envisageables avant les élections. Les exportateurs russes vont donc conserver, au moins jusqu’à fin septembre, un énorme handicap qui ne leur permet pas de vendre au-delà du mois en cours. La raison est l’imprévisibilité du montant de la taxe, celle-ci est calculée chaque semaine pour application sur les dédouanements de la semaine suivante. De fait, la Russie s’exclut d’elle-même des appels d’offres qui portent sur les mois futurs. Ceux-ci vont se reporter sur les autres pays grands exportateurs, dont l’UE. Pourtant, le marché mondial a besoin de la ressource excédentaire russe pour assurer son équilibre. C’est donc une formidable opportunité pour le grand négoce international qui va pouvoir développer les arbitrages à outrance et, in fine, appliquer des chargements dernière minute en Russie. La condition du succès résidera dans la maîtrise de la logistique maritime.