Edito du 24 Mai 2021

La puissance d’achat de la Chine continue de nous impressionner. Avec 8 Mt d’achats supplémentaires de maïs US la semaine dernière, elle cumule plus de 10.7 Mt depuis début mai, soit presque la production annuelle française. Selon les experts, les importations chinoises de maïs devraient atteindre 30 Mt cette année, soit le 1er pays importateur avec un niveau six fois plus élevé que la moyenne sur la dernière décennie. Les experts occidentaux, très critiques sur les chiffres officiels, s’accordent sur le fait que la Chine a réellement besoin de reconstituer son stock de maïs. D’autre part, la consommation est probablement sous-évaluée, particulièrement depuis fin 2018, date de mise en application de l’interdiction d’utiliser des déchets de cuisine dans l’alimentation des porcs. Ces déchets ont été évalués entre 45 Mt et 50 Mt d’équivalent aliment industriel par an, dont la composition en céréales peut dépasser 65%. La forte croissance de la consommation de matières premières agricoles s’explique aussi par l’industrialisation des élevages et la démographie en milieu urbain. Toutes ces évolutions sont autant d’opportunités pour les pays exportateurs de matières premières. Leur impact sur les marchés peut être dangereux et entrainer davantage de volatilité sur les marchés, voire de l’inflation et des pénuries alimentaires dans certaines régions du monde. Il devient urgent d’exiger une plus grande fiabilité des statistiques chinoises.