Alors que nous entrons dans la phase de récolte, les marchés de céréales s’affaissent. Le mouvement haussier initié sur le blé en avril-24 a vu 80% de sa hausse s’effacer. Les impacts du gel en Russie et de la sécheresse ont été atténués par l’amélioration des conditions de cultures sur la fin de cycle. En Europe, les conditions favorables aux cultures dans les Pays de l’Est pourraient compenser les pertes sur le nord. Aux US, les bons rendements des blés d’hiver dépassent les espérances, alors que le blé de printemps évolue dans de bonnes conditions, tout comme au Canada. Si ces informations rassurent, le volume de la production reste incertain tant que les moissons ne sont pas réalisées. Nous avons vu, ces deux dernières années, la Russie au premier rang des exportateurs de blé, avec l’ambition de changer le commerce mondial. Les européens ont perdu une grande part des marchés africains ainsi que sur le Proche Orient. La nouvelle campagne démarre dans une autre ambiance. L’économie mondiale reste convalescente, ce qui n’encourage pas la reprise de la consommation. Par ailleurs, les Américains se montrent très agressifs, en proposant le blé le moins cher dès le début de la campagne, contrairement à leur habitude. Les Européens se positionnent juste derrière. Alors, quelle sera la réaction des Russes ? Ils n’ont pas anticipé les ventes. Leur récolte pourrait être supérieure à 80 Mt, ce qui reste un bon niveau permettant plus de 45 Mt d’exportation. La réponse est plus que jamais politique, puisque c’est l’Etat russe qui a repris le contrôle de l’ensemble des marchés d’exportation. En situation de rupture totale avec les marchés occidentaux, il lui sera difficile d’être un acteur haussier pour le marché.