La distribution d’argent aux consommateurs par l’Etat est devenue une pratique de plus en plus courante. C’est aussi une façon nouvelle et curieuse de gérer l’économie. On n’hésite plus à compenser une forte inflation sur les produits par l’envoi d’un chèque aux consommateurs. Après le chèque gasoil, le chèque à la cuve, le chèque voiture électrique, etc…, nous aurons peut-être bientôt le chèque alimentaire. Certes, l’inflation sur les produits alimentaires est importante depuis un an, et on peut comprendre que certaines familles, avec des revenus trop bas, rencontrent des difficultés pour bien se nourrir. Mais la façon de faire ces chèques a de quoi interroger les puristes de l’économie : Pour distribuer aussi facilement, l’Etat doit avoir autant de facilité pour prélever, ou alors il s’endette. En réalité, il fait les deux à la fois, avec des conséquences inflationnistes non négligeables sur l’économie productive. En procédant de cette manière, l’Etat fait abstraction des économies qu’il pourrait générer en levant les contraintes normatives inutiles, et nous en connaissons beaucoup dans l’agriculture ! A ce niveau, l’enjeu économique pour le consommateur va bien au-delà de la valeur du « chèque distribué ».