L’agence de la protection de l’environnement américaine a jeté un coup de froid en annonçant des mandats d’incorporation de biocarburants renouvelables bien inférieurs aux attentes des acteurs de la filière. Outre le gel des quantités d’éthanol sur les trois prochaines années, c’est l’augmentation bien moins forte des quotas de biodiésel et des biocarburants dit « avancés » qui déçoivent le plus. C’est en effet dans ces filières que les industriels ont planifié des investissements considérables avec l’objectif de doubler la production avant 2030. Or, les instances gouvernementales viennent de limiter la hausse des mandats à moins de 25% d’ici 2025. Le projet politique de décarbonation des transports se heurte à deux réalités : L’une est d’ordre budgétaire, avec un Etat Américain qui a l’obligation de réduire son déficit budgétaire - L’autre porte sur la concurrence entre les débouchés alimentaires et énergétiques. L’inflation des prix alimentaires a connu une importante progression cette année, engendrant pour un nombre grandissant de personnes de fortes difficultés pour se nourrir. La corrélation de prix, sur les huiles par exemple, est clairement établie entre la hausse du débouché biodiésel et la hausse du prix de marché mondial des huiles végétales. Le responsable politique doit en tenir compte pour contenir le budget alimentaire à un niveau compatible avec le pouvoir d’achat des gens ayant des revenus moyens.