Edito du 21 Mai 2024

La hausse de prix sur les matières premières agricoles est un bon argument au bon moment pour l’industrie agroalimentaire. Il va permettre de repousser les demandes de la grande distribution pour des prix plus bas. Beaucoup d’opérateurs français partagent cette analyse et affichent une grande confiance. Cependant, tous les pays européens ne se comportent pas de la même façon face à la flambée des prix. Il y a ceux qui se contentent de répercuter les hausses vers leur aval, parfois avec l’aide de l’Etat comme c’est le cas en France avec la loi Egalim. D’autres pays chercheront des alternatives pour réduire l’impact d’une flambée des prix. C’est le cas de l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, la Hollande, l’Allemagne, la Pologne, …, qui ne rechinent pas à importer des céréales et des coproduits à moins chers. Ces pays mettent pleinement en pratique les assouplissements règlementaires que la Commission Européenne autorise depuis 2022 en raison de la guerre en Ukraine. A ce titre, les normes OGM et phytosanitaires sont contournables par les Etats qui le souhaitent. Ainsi, de cette manière, ils peuvent se procurer un avantage concurrentiel d’autant plus significatif que la flambée des prix sera forte. Cela leur permettra de reprendre des parts de marché sur les produits finis dans les pays concurrents qui n’auront pas travaillé leur compétitivité.