Edito du 21 Avril 2023

La Commission Européenne est particulièrement embarrassée par la contestation contre les importations de céréales ukrainiennes dans les Pays de l’Est. Elle est en quelque sorte condamnée à verser de plus en plus d’aides pour compenser le préjudice subit par les céréaliers de l’Est de l’Europe. Quant aux mesures censées faciliter le transit vers l’Ouest, il y a peu d’Etats membres pour proposer des projets. Pourtant, une multitude de constats révèlent que l’agroalimentaire européen risque d’être totalement bouleversé dans les prochaines années. Premièrement l’acceptation du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Certes il prendra du temps mais le contexte fait que l’UE active déjà des mesures dérogatoires accordant à l’Ukraine l’accès au marché libre européen. Si les céréaliers des Pays de l’Est sont en colère, les entreprises agroalimentaires et les éleveurs réagissent très différemment car ils tirent un avantage économique et concurrentiel fantastique par rapport à l’Ouest de l’Europe. La situation risque d’accélérer les délocalisation de l’élevage et de l’industrie agroalimentaire de l’Ouest de l’Europe et particulièrement de la France. Ces régions ouest-européennes connaissent un déficit grandissant en céréales fourragères avec une forte contestation de la culture du maïs et de son irrigation. C’est aussi la dynamique de l’industrie de transformation des grains qui s’en trouve affectée, pouvant susciter moins de production de coproduits. Les opérateurs économiques des régions Ouest UE auraient tout intérêt à se saisir de ce moment particulièrement opportun pour proposer un projet d’équilibre d’approvisionnement céréalier Est et Ouest de l’Europe. L’axe logistique pourrait être au centre du projet, avec des moyens publics puissants pour développer le transport par train et caboteur.