Edito du 20 Mai 2019

Le renouvellement du parlement européen sera une étape décisive pour la négociation de la PAC qui aura lieu cet automne. Les parlementaires de Bruxelles ont déjà fixé un premier objectif d’économie de -15% pour le prochain budget agricole de l’UE. C’est comme si la Commission Européenne était restée dans le raisonnement des accords du GATT et de l’OMC des années 80 et 90. A l’époque, le multilatéralisme primait et les grandes puissances partageaient l’objectif de réduction des aides à l’agriculture. Aujourd’hui, plus personne ne parle de l’OMC, les Etats-Unis remettent en place de puissantes barrières tarifaires, les chinois subventionnent leur économie à outrance, les russes ont une réelle stratégie de développement agricole, comme les brésiliens et les argentins. L’Europe ne participe plus à la croissance des échanges mondiaux de produits agricoles après avoir fait tant de concessions dans de multiples accords de libre-échange. Son industrie agroalimentaire a été fortement amputée et l’UE est devenue le marché le plus libre d’accès au monde. Il manque à l’Europe une stratégie agricole et agroalimentaire avec des moyens pour la défendre. Cela suppose qu’elle surmonte les divisions internes et apprenne à faire cohabiter l’industriel avec l’artisanal, le productivisme avec le bio, les agriculteurs avec les citadins, etc...