La banque centrale américaine a récemment majoré son taux d’intérêt de 0.75 points pour le porter à 1.75% (taux haut). Cette décision a affaibli plus fortement l’euro, faisant craindre une forte inflation sur les produits importés. Pourtant, la course à la hausse des taux d’intérêt ne fait que commencer, justement, pour contrer la dynamique de l’inflation, devenue une menace pour la croissance. Le système financier opère un virage radical en ralentissant ou stoppant l’impression monétaire et en augmentant le coût de l’argent. Ces changements ont un effet mécanique sur les emprunts d’Etats, dont les taux augmentent d’autant plus fortement que l’endettement est élevé et que le risque sur la croissance est fort. Ainsi, le taux de l’emprunt à 10 ans de l’Etat français est passé de -0.8%, voilà un an, à +2.2 % aujourd’hui. Dans cet environnement nouveau, la spéculation financière a des raisons de revoir ses stratégies d’investissements. Elle pourrait allouer plus de ressources aux emprunts d’Etats et moins aux actions d’entreprises et aux matières premières. Il n’est toutefois pas certain que les fonds financiers délaissent les matières premières agricoles tant la guerre en Ukraine est un bon facteur spéculatif.