Edito du 19 Avril 2021

L’approvisionnement en tourteau de soja non OGM est devenu un sujet très spéculatif depuis 2 semaines. Le marché vient d’exploser à la figure des européens, qui avaient contenu le prix de la prime dite « non OGM » dans une fourchette « 75–90 €/t » ces dernières années. La stratégie consistait à mettre en concurrence les origines de soja non OGM sud-américaines et indiennes. Elle a atteint ses limites, puisque la prime est subitement montée dans une tranche supérieure 160–200 €/t. Concrètement, les brésiliens produisent moins de soja non OGM en raison des contraintes logistiques et du manque à gagner. Mais aussi à cause du refus des acheteurs européens de s’engager dans une contractualisation des surfaces avant les semis. Aujourd’hui, l’Inde est presque le seul fournisseur capable de répondre à la demande européenne et elle compte bien valoriser sa position. C’est finalement une opportunité pour le plan de relance des productions de protéines en France et Europe. C’est maintenant aux filières animales non OGM d’organiser une saine concurrence entre un approvisionnement en protéines européennes et une contractualisation de production de soja à l’importation. Il y a un véritable enjeu de compétitivité pour ces filières.