Edito du 18 Août 2023

Malgré le conflit Russo-Ukrainien et l’arrêt du corridor maritime les marchés céréaliers sont sur des niveaux de prix bien moins chers que l’an dernier, beaucoup d’opérateurs s’en étonnent. En réalité, les prix ne sont plus autant la résultante des risques qui pèsent sur l’offre (dont la guerre), mais bien plus le fait d’un net affaiblissement de la demande. L’inflation, puissante depuis un an et demi, semble avoir profondément changé le comportement des consommateurs. La Grande Distribution est témoin de l’effondrement des volumes d’achat de produits alimentaires, souvent autour de -10%, dépassant parfois les -20%. Il n’est donc pas étonnant de voir l’ensemble des industries de transformation des grains tourner à bas régime, non seulement en France, mais partout dans le monde. Les Etats n’ont plus autant de ressources pour soutenir la consommation. Après les dépenses abyssales affectées à la pandémie du COVID, puis celles consacrées aux boucliers anti-inflation dont l’essentiel concernait le prix de l’énergie, l’endettement des Etats constitue une limite stratégique. Pourtant, en raison des risques géopolitiques grandissants, de plus en plus de pays font un pas vers l’économie de guerre. Les budgets de défense explosent un peu partout dans le monde et bien souvent au détriment de l’économie productive ou des actions de soutien social. Il y a par conséquent un réel risque pour l’économie mondiale qui est en train de se développer. Il sera peut-être l’enjeu de la rentrée ?