Le grand « chamboulement » se poursuit à coup de tarifs douaniers et contre tarifs. Il y a peu d’accords passés à ce jour qui soient vraiment gagnant-gagnant entre les USA et ses partenaires commerciaux. En revanche, le sens des flux d’échange de produits commence à changer. Les partenaires des USA sont désorientés, voire choqués, ils sont donc commercialement plus abordables. L’exemple de la Chine est assez représentatif avec la réorientation de ses achats de soja et de céréales vers l’Amérique du Sud. Mais pas seulement, la Chine s’apprête à réduire fortement ses achats de viande aux US, car elle ne renouvelle pas ses licences pour près de la moitié des usines américaines qui exportent vers la Chine, soit près d’un millier d’usines. Il y a là potentiellement des opportunités remarquables pour les Européens. Il faut être prêt et réactif pour les saisir. L’exigence de compétitivité pourrait être atténuée dans un premier temps si les garanties de volume et la fiabilité commerciale sont au rendez-vous. L’Europe à pleinement sa place à prendre dans la réorganisation des flux mondiaux. Elle peut s’en servir pour relancer son secteur agroalimentaire si elle en a une réelle volonté et une réelle stratégie.