La reprise de l’activité économique s’accompagne d’une forte augmentation des prix des matières premières, qu’il s’agisse des métaux, du pétrole, du bois, des céréales, des oléagineux, … L’inflation affiche des taux allant de 20% à plus de 80% sur un an. La demande se reprend, et il faut reconstituer les stocks sur les chaines logistiques à l’échelle mondiale. Nous sommes en plein processus de réamorçage des flux. Etonnamment, il n’y a qu’un très petit nombre d’entreprises à commander la reprise sur les marchés de matières premières. Il s’agit des « Multinationales ». Seulement cinq dominent le marché du pétrole, elles sont sept pour les marchés céréaliers et oléagineux, et seulement deux à absorber l’essentiel des transactions de métaux. Ces grandes structures profitent des périodes de crises pour pousser un peu plus loin la concentration et augmenter leur pouvoir sur l’économie, au point d’être plus puissantes que bien des Etats. Elles ont une vision mondiale et globale des échanges en temps réel. Elles disposent de fortes compétences et font preuve d’une grande réactivité sur les marchés. Avec une réelle puissance financière, ce sont elles qui imposent le rythme aux marchés et aux prix. La logique de l’histoire amènera, tôt ou tard, les grands Etats à opérer plus de contrôles et de règlementation sur ces monstres.