L’agriculture et le commerce de ses productions sont encore une fois les variables d’ajustement, ou de chantage, dans les accords de libres échanges entre l’UE et le reste du monde. En témoigne le lancement par la Chine d’une enquête antidumping sur les exportations de viande de porc européen. Celle-ci fait bien évidemment suite à la mesure de hausse de la taxation des importations de voitures électriques chinoises. L’Europe couvre environ 50% des importations chinoises de viande de porc (1.55 Mt prévues sur 2024) et l’Espagne est le principal fournisseur avec 382 000 tonnes. La perte du débouché chinois, ou sa plus forte taxation, aurait inévitablement un fort impact sur l’équilibre du marché européen et sur les prix, d’autant plus que la Chine prend une part significative des morceaux qui sont peu appréciés des consommateurs européens. Or, les accords d’échanges ont toujours été source de développement pour l’économie globale européenne, les secteurs gagnants couvrent plus largement les secteurs perdants. La gouvernance de l’UE doit s’assurer et faire en sorte que le secteur perdant ne le soit pas systématiquement. Il faut pour cela des négociateurs compétents et une forte proximité entre eux et les professionnels.