Edito du 16 Septembre 2024

Quinze mois après avoir été voté et à seulement trois mois de sa mise en application, le règlement EUDR (European Union Deforestation Regulation) suscite les premières protestations des filières d’élevages en France. Ce règlement oblige les opérateurs de marché du soja à prouver la géolocalisation des productions sur des terres non déforestées après le 31/12/2020. D’autres obligations afférentes au respect des règlements en vigueur dans le pays producteur doivent être documentées à chaque transaction. Les importateurs, la chaine des opérateurs concernés par les flux de marchandise depuis le pays producteur, se prennent une charge administrative considérable, avec des investissements lourds en systèmes d’informations. De plus, ils risquent une amende colossale (4% du CA) en cas de non-respect. Un assouplissement du règlement a été réclamé par les importateurs pour la première année d’application, mais la Commission de Bruxelles tarde à répondre. Parce que l’échéance approche, les importateurs commencent à faire monter les enchères sur les coûts suscités par ces nouvelles obligations : on parle de « prime EUDR ». Celle-ci tend vers les 40 à 50 €/t. Plus elle monte, plus le risque est fort pour les acheteurs. Mais que deviendra le montant de cette prime si Bruxelles annonce un assouplissement dans les prochaines semaines ?