Depuis l’hiver dernier, les marchés céréaliers vivent sur un consensus baissier alimenté essentiellement par deux éléments. Le premier concerne l’état de la demande qui a sérieusement accusé le coup après la flambée des prix de l’an passé. Le deuxième est la démonstration que la guerre en Ukraine n’a pas réduit les flux exports de la région Mer Noire. Le marché a fait son travail pour ramener les prix à la vraie valeur d’équilibre entre l’offre et la demande, c’est pourquoi les prix sont revenus au niveau de ce qu’ils étaient à l’été 2021. Le développement des inquiétudes climatiques depuis un mois, toutefois traditionnelles à cette époque, ont suscité un rebond d’environ 25 €/t. C’est la valeur que les marchés peuvent reperdre lors de la moisson si elle s’avère finalement d’un niveau normal. La Russie va conserver une position directrice sur le cours du blé. Elle dispose de stocks importants et sa récolte reste prometteuse. Surtout, le gouvernement russe tient à affirmer sa stratégie de conquête de parts de marchés de blé au détriment des occidentaux. Le « timing » va maintenant s’accélérer, d’une part l’entrée en moisson va permettre d’affiner la taille de l’offre, d’autre part, les acheteurs industriels vont devoir se positionner pour renouveler leurs contrats de campagne.