La Commission Européenne est visiblement embarrassée par la contestation de l’accord UE/Mercosur par les éleveurs. Elle tente de rassurer en affirmant qu’elle a imposé les normes sanitaires européennes pour les importations de viande de bœuf et de poulet. Mais la réponse est hors sujet. Le danger pour les éleveurs n’est pas tant l’aspect sanitaire mais plutôt la distorsion de concurrence. La menace vient essentiellement des écarts sur les coûts de production et du différentiel de contraintes appliqué sur les moyens de production. En continuant d’ignorer ce volet économique, la Commission porte la pleine
responsabilité de la disparition de milliers d’éleveurs dans les prochaines années. Certes, les organisations professionnelles pourront se mobiliser pour obtenir des aides afin d’atténuer la casse sociale, mais de nouvelles contreparties seront exigées par l’administration, confortant encore les distorsions avec le reste du monde. Finalement, le gagnant est toujours le même, c’est la puissance publique qui accroît sans cesse ses pouvoirs.