L’agriculture européenne va mal et les agriculteurs ont décidé de le faire savoir. D’importantes manifestations ont commencé dans les Pays de l’Est en 2023. Elles se poursuivent parce que les agriculteurs ne supportent plus les prix de marché massacrés par les flux d’importation depuis l’Ukraine. Les producteurs allemands se révoltent alors qu’ils sont étranglés par la hausse des coûts énergétiques, les nouvelles contraintes environnementales et les obligations de décarbonation. Il en est de même en Hollande, Belgique, Italie et France. Partout, la rentabilité des productions agricoles est fortement menacée, et tous les professionnels savent qu’il y a une sérieuse menace pour la souveraineté alimentaire à terme en Europe. Aucun dirigeant en responsabilité ne semble s’émouvoir. Après tout, ils considèrent être entrés dans la phase d’application de la politique dite « Farm to Fork », votée par le parlement Européen à l’automne 2021. Des réductions ont été programmées pour les productions animales et le nombre d’éleveur, pour la pollution et l’usage des pesticides. Seules les productions biologiques ont une obligation de croissance assignée, malheureusement inatteignable. L’Europe a changé de mission et c’est flagrant en agriculture. A l’époque de la CEE (Communauté Economique Européenne) il fallait développer les échanges pour accroitre l’ensemble de l’économie européenne et tirer par le haut tous les pays membres. Avec l’UE c’est l’obligation de tout contrôler qui prime, puis restreindre par le normatif à outrance, et enfin interdire. Quelle place reste-t-il pour le développement, le rêve, la liberté ?