La pression des facteurs géopolitiques, omniprésente sur les marchés de matières agricoles depuis 2022, est-elle en train de prendre une nouvelle dimension ? Le premier exportateur mondial de blé, la Russie, veut approvisionner les pays importateurs en s’assurant que son blé ne passe jamais entre les mains d’une entreprise occidentale de négoce. Par cette action, la Russie souhaite déstabiliser les relations d’affaires des occidentaux et « dédollariser » ses échanges. Dans sa guerre contre l’Ukraine, il est indéniable que la Russie cherche actuellement à affaiblir les capacités logistiques d’exportation de grains des Ukrainiens. Les installations portuaires dans la région d’Odessa sont quotidiennement attaquées depuis deux semaines et plusieurs navires marchands ont été touchés. Bien évidemment, si de telles actions se poursuivent, les armateurs seront de plus en plus rares à vouloir envoyer leurs navires à Odessa. Bien que le marché du blé ait peu réagit jusqu’à présent, il pourrait en être autrement si Odessa devenait totalement bloqué. Aucune de ces actions russes, et encore moins de futures restrictions à l’exportation, ne semblent de nature à rassurer un client, pourtant la Russie ne manque pas de clients.