A la veille de l’échéance du corridor maritime ukrainien, il semblerait que la Russie accepte une tacite reconduction sous la pression de la Turquie et de la Chine. Quoi qu’il en soit, c’est toujours bien la Russie qui dicte la tendance sur le marché du blé. Le gouvernement russe revient à la charge pour essayer d’imposer son prix minimum à l’export (240 $/t ?). Mais la pression de récolte s’ajoute aux stocks de report bien encombrants alors que les acheteurs sont moins nombreux cette année. La Russie aura, cette année, les moyens de couvrir près de 25% des échanges mondiaux de blé avec un objectif d’exportation de 47.5 Mt, soit plus que l’an passé. Il lui faut capter des parts de marché et cela passe par des concessions sur les prix, au moins pendant le temps de la moisson. Après avoir sorti l’ensemble des sociétés occidentales du marché russe, le Kremlin va pouvoir développer sa politique d’exportation à destination des seuls pays dit « amis ». En dehors de la Chine, il s’agit principalement de pays Africains qui ont tous des difficultés de financement. Il faudra donc leur faire des prix d’amis, ce ne sera pas forcément toujours compatible avec la notion de prix plancher. Cette nouvelle politique russe va faire des perdants dont, au premier rang, les pays européens exportateurs de grains et principalement la France et l’Allemagne.