Edito du 14 Décembre 2020

La Russie est sur le point d’appliquer une taxe sur ses exportations de blé en plus de l’instauration d’un quota sur les grains. La motivation de ces décisions est clairement la forte inflation des prix de l’alimentation. Celle-ci n’est d’ailleurs pas seulement le fait du prix du blé, mais aussi le résultat de la forte dévaluation du rouble, soit -22% contre le dollar, depuis le début de l’année, après un pic à -34% début novembre. Quoi qu’il en soit, la situation est symptomatique d’un monde qui ne produit plus suffisamment pour maintenir les prix bas, à hauteur du budget de l’ouvrier. La régulation de l’offre et de la demande par la seule fonction du marché atteint parfois ses limites. C’est alors que les quotas, les contingents, les taxes peuvent réapparaitre de tous cotés sur la base d’un individualisme étatique. C’est bien le sens de l’histoire vers lequel le monde converge : Le poids de la démographie et la puissance d’achat de la Chine déplafonne littéralement la demande, alors que dans le même temps, le monde occidental s’enfonce dans l’idéologie écologiste, en pronant comme priorité la désintensification des productions agricoles.