Depuis la fin du mois d’avril, le marché du blé a initié une tendance haussière. Elle est conduite, avant tout, par les fonds financiers qui détenaient trop de positions de vente sur les marchés à terme. Le risque financier a commencé à grandir avec les inquiétudes climatiques du printemps. Le déficit hydrique dans le sud de la Russie, puis dernièrement, l’épisode de gel plus au centre, sont des arguments servis pour alimenter la hausse. Les paris haussiers peuvent donc se développer, d’autant plus que le bilan offre/demande du blé pour la nouvelle campagne s’annonce plus tendu. Le maintien d’une tendance haussière nécessitera une confirmation des risques en cours, ou bien de nouveaux arguments, à défaut, on pourrait assister à un essoufflement de la tendance. Les regards sont tous orientés sur l’offre et très peu sur la demande. Or, c’est pourtant bien la faiblesse de la consommation qui justifiait la déprime du marché depuis un an. La reprise de la consommation pourra-t-elle se faire avec des prix plus élevés ? Le challenge sera sans doute difficile à relever, mais dans un premier temps, la hausse pourra être payée par les filières industrielles qui ont reconstitué des marges élevées.