Edito du 12 Novembre 2019

La Russie se montre désormais particulièrement attentive à la notion de sécurité alimentaire. L’embargo décrété en 2014 sur les produits alimentaires européens lui a finalement permis de développer son autosuffisance. Ainsi, les baisses d’importations d’aliments, de l’ordre de 30%, ont été compensées par le développement des productions nationales. Dans le même temps, l’augmentation importante des exportations de céréales et d’oléagineux a permis d’améliorer la balance commerciale agricole. Au-delà de l’autosuffisance, il faut assurer la stabilité des prix, alors que la part de l’alimentaire dans le budget des russes est deux à trois fois plus élevée que pour les français. Le pain est un produit stratégique et après la flambée de prix de 2018, le gouvernement russe a pris des mesures concrètes. La première action a été de renforcer le contrôle des exportations de blé et de farine, en créant une association des exportateurs et de l’Etat. Dans le même temps, l’Etat a multiplié ses entrées au capital des silos portuaires d’exportation. Aujourd’hui, le blé sort de Russie de manière plus échelonnée, il n’y a plus de « grande braderie » de début de campagne et l’approvisionnement du marché intérieur constitue la priorité.