Edito du 12 Mai 2023

Les dernières déclarations du patron de LECLERC suscitent l’énervement chez les producteurs agricoles. Il veut faire appel à plus d’importation de produits alimentaires pour réduire l’inflation. C’est une question cruciale pour la GMS, non pas pour l’intérêt du consommateur, mais pour le volume d’activité des magasins. Ces derniers constatent un effondrement des ventes de viandes rouge, poissons et autres produits alimentaires hauts de gamme. Cela illustre bien la principale motivation d’achat du consommateur : le « prix » ! LECLERC veut présenter une offre en meilleure adéquation avec le pouvoir d’achat des consommateurs. On peut donc dire que les vrais responsables du développement de l’importation moins chère sont les consommateurs. Certes, mais c’est probablement un jugement trop simpliste. Et si on acceptait l’analyse (provocatrice) des responsabilités du monde agricole sur l’importation. N'est-ce pas les organisations agricoles qui prônent depuis 20 ans « la montée en gamme de l’alimentaire » pour une meilleure valeur ajoutée ? Qui à ce titre, accepte le surcroît de normes bien françaises, parfois en les créant d’elles mêmes ? N’a-t-on pas trop cédé à la pression politique sur les normes environnementales ? N’a-t-on pas trop conçu des produits et des filières en s’appuyant sur la bien pensance de 5% des français plutôt en excès de pouvoir d’achat ? Tenter de répondre à toutes ces questions, serait sans doute un exercice enrichissant pour aboutir à la conclusion déjà connue : L’agriculture française souffre d’un manque de compétitivité ! Pour cette raison, elle légitime des prix plus élevés, qui font chuter la consommation ou relancent les importations.