Edito du 12 Février 2024

Face aux protestations des agriculteurs, la Commission Européenne a retiré son projet de loi prévoyant la réduction de 50% de l’usage des pesticides. Le sujet n’est certainement pas définitivement enterré, il est fort probable qu’il devienne un enjeu majeur pour les grands groupes de l’agroalimentaire. Sachant qu’ils n’ont plus à attendre la loi, ils sont maintenant libres d’agir. Ils savent qu’une partie des consommateurs sont sensibles aux questions concernant l’usage des pesticides et ils vont, naturellement, chercher à y répondre. A défaut de loi, c’est la démarche contractuelle qui va s’imposer entre l’industrie et les producteurs, pour réaliser des productions restreignant l’usage des pesticides. Sa réussite dépendra du niveau de complément de rémunération du producteur, mais c’est quand même plus incitatif qu’une loi qui interdit et ne compense pas. Elle dépendra aussi du sens et du fondement de la démarche que le marketing saura faire comprendre aux consommateurs, parce qu’ils auront à payer un prix plus fort.