La sortie de l’hiver est toujours une nouvelle étape pour les marchés de grains. C’est le moment où les considérations de marché basculent sur les perspectives de production de nouvelle campagne. Les facteurs qui ont nourri la tendance baissière de la campagne 23/24 vont perdre en attractivité au profit des traditionnelles inquiétudes climatiques du printemps et des spéculations sur la concurrence entre semis de printemps. Cela signifie-t-il la fin du cycle de prix baissiers ? Pas forcément, puisque la Russie conserve une position de trouble-fête principalement sur le blé. Mais des tendances structurelles se reforment sous l’action des marchés. Les prix trop bas finissent par freiner la production ou les ventes, alors que dans le même temps, ils peuvent susciter une relance de la demande. Ce dernier point est un enjeu majeur pour les prochains mois. Les prix des matières premières ne sont plus un obstacle pour la demande, en revanche, le facteur géopolitique l’est sans doute plus que jamais.