L’écart de compétitivité entre les élevages de l’Europe de l’Ouest et ceux de l’Europe de l’Est se creuse de plus en plus. C’est le fait du conflit en Ukraine et de l’obligation que se font les européens de sortir les grains ukrainiens. Ainsi, Pologne, Roumanie, Hongrie, profitent de céréales et autres coproduits à bas coût pour nourrir leurs élevages, d’autant qu’il n’y a plus aucun droit de douanes à l’importation. Cet avantage pourrait durer, parce que l’UE finance, dans l’urgence, toutes les solutions logistiques aux frontières qui peuvent aider les exportations ukrainiennes. Les Pays de l’Est vont rapidement s’équiper d’installations qui vont leur apporter un avantage concurrentiel fort à l’approvisionnement. Ces pays vont pouvoir valoriser un autre avantage, à savoir une pression bien moins forte des contraintes environnementales chez eux. Ils ont bien compris l’opportunité de développement à un moment stratégique où – la Hollande décide d’amputer sa production porcine d’un tiers – l’Allemagne prépare des décisions similaires à la Hollande – l’Italie et la France veulent prendre une avance sur la réduction des émissions de GES en agriculture … Voilà comment le processus de délocalisation intra-européenne de l’élevage est en train de s’accélérer.