2021 démarre très fort pour les matières premières agricoles avec un retour en force des investisseurs financiers. Ils ne sont, cependant, pas à l’origine du mouvement de hausse des prix. Les vraies raisons sont à rechercher dans le resserrement des bilans offre/demande. Jamais les grands exportateurs n’ont eu des stocks de fin de campagne aussi bas en céréales et en oléagineux. Certes, le climat a un rôle déterminant et il a effectivement pénalisé l’offre européenne et sud américaine. Mais des changements économiques structurels sont en cours, avec des conséquences encore plus importantes. Il s’agit de l’extraordinaire croissance des besoins alimentaires de la Chine et de l’ensemble de l’Asie. La sécurité alimentaire est la priorité des gouvernants chinois et ils n’auront aucune limite pour s’accaparer les ressources dans le monde. Cet appétit démesuré suscite et suscitera de plus en plus de réaction de protection chez les grands pays exportateurs. Ils vont redécouvrir l’importance d’une véritable politique de sécurité alimentaire dont le contrôle des exportations et le stock stratégique national devraient être les instruments clés. Pour éviter d’en arriver là, il faudra produire plus.