Edito du 11 Février 2019

L’Europe prépare le financement d’un plan de développement de la production de protéines. Le besoin est indiscutable, puisque nous produisons moins du tiers de notre consommation. En revanche, nous avons un vrai problème de compétitivité pour produire des protéines végétales destinées à l’élevage. Les solutions proposées ont toutes leurs contraintes. Par exemple, la mise en place de cahiers des charges imposés par l’aval et ne débouchant pas forcément sur une rémunération à la hauteur des contraintes, risque de pénaliser les éleveurs et d’aggraver leurs résultats économiques. De la même façon, la création d’une loi environnementale, qui obligerait à introduire des protéagineux dans la rotation, pénaliserait plutôt les cultivateurs. En aucun cas les solutions par la contrainte ne régleront la question du manque de compétitivité, dans un environnement économique de libre-échange. Certains suggèrent de taxer les importations de soja, ce qui aurait l’avantage d’apporter une réponse efficace et rapide au manque de compétitivité des productions locales de protéagineux et oléagineux. Cependant, une telle mesure pourrait fortement pénaliser l’exportation des produits animaux. Enfin, reste la solution d’augmenter la productivité par les moyens génétiques. C’est la solution choisie dans le reste du monde, mais la réussite est surtout liée à l’acceptabilité des OGM.