Les marchés céréaliers sont revenus sur les niveaux de prix d’avant le conflit russo-ukrainien. L’affaissement de la demande a bien sûr sa part de responsabilité dans ce renversement de tendance. Mais le phénomène pourrait être plus conjoncturel que structurel, car les industries de transformation des grains ont pu rétablir leur niveau de marge. Par ailleurs, la Chine a tourné la page Covid et la production se reprend, tout comme le flux d’importation de matières premières. L’ajustement des prix actuels est aussi, et surtout, le fait de la continuité du flux d’exportation d’Ukraine et de l’intensification des expéditions russes. La campagne pourrait même se terminer sur un niveau de chargement équivalent à l’année précédente, voire plus. Autrement dit, le risque de guerre qui pouvait stopper l’approvisionnement au départ du bassin Mer Noire ne s’est finalement pas concrétisé. Enfin, le dernier argument qui pousse à l’affaissement des cours réside dans les conditions de sortie d’hiver relativement bonnes sur l’hémisphère nord. Le marché est entré dans une phase plus favorable aux acheteurs, mais il comporte toujours les mêmes risques : - Le risque de guerre est toujours là, même s’il est affaibli par le corridor – Le risque climatique qui joue un rôle toujours plus important au printemps et sur l’été.