L’Europe agricole perdra-t-elle une part de son très coûteux verdissement ? Le monde agricole, dans sa majorité, l’espère bien en constatant le recul du nombre de représentants écologistes au parlement européen. Toutefois, la tâche est immense pour retrouver le rang qu’avait l’agriculture à la fin des années 90, surtout, pour retrouver son niveau de compétitivité d’avant. Force est de constater qu’il n’existe aucun projet à la hauteur d’une telle ambition dans les forces politiques du moment. Il faut aussi être conscient de l’ancrage étendu de la contrainte écologique dans l’ensemble des technostructures nationales et européennes. Pourtant, nos principaux concurrents Nord-Américains voient un début de réveil des Européens. Ils en profitent pour rappeler la nécessité de renforcer la compétitivité de leurs productions agricoles et agroalimentaires à l’exportation, afin d’empêcher le retour des produits européens sur les marchés mondiaux. Le Brésil conduit la même stratégie. Le Canada rappelle que « l’expérience agricole de l’UE constitue un cas d’étude cruciale sur ce qu’il ne faut pas faire ». Il s’agit là d’un ensemble de réactions qu’on peut lire dans la presse nord-américaine en ce lundi, preuve que l’Europe peut aussi être affaiblie par ses alliés quand elle se montre trop naïve sur le plan économique.