Edito du 10 Janvier 2022

L’impression de perte d’abondance se répand dans l’économie, elle se constate plus régulièrement dans les magasins et dans les entreprises. Faut-il rechercher la cause au niveau de la production ou bien au niveau de la logistique ? Certes, le manque de disponibilité de main d’œuvre ces derniers mois a pu réduire l’activité de certaines usines, mais la défaillance de la logistique a des conséquences bien plus désastreuses ! Tout est lié à l’extraordinaire déploiement du modèle industriel qu’est le « flux tendu ». Nous l’avons monté à un niveau de performance remarquable ces vingt dernières années. Le modèle a contribué efficacement à la réduction des coûts tant sur la chaine de production que sur la chaine de distribution. Il a aussi permis de rendre invisible l’impact des délocalisations. Mais lorsque les chauffeurs et les manutentionnaires ne viennent plus travailler, lorsque les passages en douanes imposent deux fois plus de contrôles, lorsque les Etats interdisent les déplacements, les flux sont ralentis, voire bloqués. Les conséquence sont parfois très lourdes, car en l’absence de stock c’est la rupture directe.