Edito du 09 Juin 2023

Le facteur géopolitique reprend de l’importance avec une nouvelle série d’évènements en Ukraine. L’explosion du barrage de Kakhovka, l’explosion sur le pipeline d’ammoniac russe, puis le début de la contre offensive ukrainienne, ont des conséquences très concrètes sur les pour-parlés relatifs au renouvellement du corridor. Jamais, celui-ci n’a été autant menacé. Depuis le dernier renouvellement en mai, les Russes font tout pour limiter les inspections de navires. Dans ce contexte, l’Ukraine va intensifier les efforts pour multiplier les flux d’exportations terrestres (train, camion et péniche via Danube). Tous ces flux sont dirigés vers l’UE, il ne peut pas en être autrement. Il est donc probable qu’une contestation plus forte se développe contre les interdictions d’importer les produits ukrainiens dans les Pays de l’Est UE, et il sera difficile de les prolonger au-delà du 15 septembre. Les marchés pourront gérer un arrêt du corridor sur l’été, en raison d’une plus grande diversité de ressources en période de moisson. En revanche, cela pourrait être plus préjudiciable pour les marchés à compter de l’automne si la compensation par les flux terrestres était insuffisante. Pour situer l’enjeu, le corridor a permis d’expédier 31.5 Mt de marchandises entre le 01 août-22 et le 09 juin-23, le maïs représente 50.6 % des quantités et le blé 27.7%. La Chine est la première bénéficiaire du corridor avec 7.3 Mt, devant l’Espagne (5.65 Mt) et la Turquie (3.06 Mt).