Les marchés céréaliers sortent de l’été dans une situation bien différente de celle de l’été 2022. Les prix sont pratiquement un tiers moins chers et, même 5% plus bas que l’été 2021. Pourtant, la guerre se poursuit en Ukraine et le corridor maritime a été arrêté. Cependant, ces arguments ne perturbent plus autant les échanges car la Russie développe ses exportations et vient concurrencer fortement les clients traditionnels de l’Europe sur l’Afrique. Par conséquent, L’UE se trouve face à une double problématique : d’une part moins d’exportations et d’autre part plus d’importations en prenant 100% des flux d’origine Ukraine, avec des droits d’entrée à zéro ! Il faut ajouter à cela la baisse de consommation générale dans le monde. Elle n’est d’ailleurs pas toujours comprise et anticipée par les occidentaux qui, eux, connaissent une inflation inférieure à 15%, voire moins. Les changements sont beaucoup plus profonds lorsque les gens sont frappés par une inflation dépassant les 50%, comme c’est le cas dans un grand nombre de pays regroupant plus de la moitié de la population mondiale. Sortir du cercle inflationniste va demander du temps, d’autant plus que les marchés d’énergies repartent à la hausse. Quant aux Etats, ils n’ont plus les moyens de relancer la consommation car l’endettement est trop important après la crise du Covid.