La persistance de la sécheresse en Europe dégrade fortement le potentiel de production du maïs qui va compliquer l’équilibre des bilans céréaliers. Déjà importatrice nette de maïs (15 à 25 Mt selon les années), l’Europe ne pourra pas compter, à court terme, sur son premier fournisseur habituel, à savoir l’Ukraine. En effet, le démarrage encourageant du corridor maritime apparait bien fragile face aux contre-attaques annoncées pour la reconquête des territoires du sud de l’Ukraine. L’Europe pourrait perdre près de 10 Mt de production de maïs. Fort heureusement la récolte de blé s’avère bien meilleure en Russie et en Amérique du Nord, elle compensera largement les pertes en maïs. Pour refaire les équilibres, les marchés vont devoir travailler les prix pour reporter une part de consommation de maïs vers le blé, ou susciter plus d’importation de maïs d’Amérique. Le contexte n’est donc pas vraiment favorable à une détente des prix à court terme ! La baisse générale de consommation, dans une économie mondiale gangrénée par l’inflation, est un sujet qui aura son importance aussi pour les marchés de matières premières agricoles. Mais il est trop tôt pour en mesurer l’impact, bien que certaines évolutions se remarquent déjà comme la décapitalisation des élevages bovins en France.