Edito du 06 Avril 2021

Que signifie la progression des magasins « discounter » dans la distribution alimentaire ? Certes, la maîtrise de la communication et la performance du marketing y sont pour quelque chose. Mais la réussite est avant tout dans la bonne adéquation entre l’offre et l’attente du client. L’offre du discounter se résume ainsi : Qualité des produits, nombre réduit de références et prix pas cher. Autrement dit « bon, simple et pas cher ». C’est aussi la confirmation que la consommation de masse est avant tout influencée par le facteur budgétaire. C’est un constat inquiétant pour les producteurs qui ont besoin d’un meilleur revenu et qui ne cessent de réclamer des hausses de prix. Et que penser du discours dominant en France qui prône plus de normes, de règlementation, de multiplication des cahiers des charges, de segmentation, pour une meilleure qualité et une meilleure valorisation des produits ? Ne risque-t-on pas de développer la production alimentaire « de luxe » et laisser exploser l’importation du « bon, simple et pas cher » au bénéfice de nos voisins communautaires ?