Edito du 05 Mai 2023

Le conflit russo-ukrainien est le principal facteur de tension sur les marchés de matières premières. C’est aussi un motif apprécié des spéculateurs qui se réjouissent de l’opportunité offerte par l’ouverture des négociations sur le renouvellement du corridor dont les russes on fixé l’échéance au 18 mai. Après plus d’une année de guerre, nous n’avons pas vu le risque de défaut d’approvisionnement du marché des céréales se concrétiser, mais les incertitudes sur ce sujet persistent. Les russes ne cessent de brandir cette menace, mais le corridor est finalement un outil stratégique qui sert autant les intérêts des russes que ceux des ukrainiens. En sécurisant la navigation sur la Mer Noire, il permet aux assureurs une continuité de couverture des risques de fret dans cette région. Directement et indirectement les russes en bénéficient, ils réalisent d’ailleurs des exportations maritimes bien supérieures à celles des ukrainiens, et même supérieures aux années précédentes. Pour les russes l’enjeu est plus le bras de fer avec l’Occident. Ils se servent du corridor pour défaire les sanctions occidentales, à chaque échéance de renégociation ils obtiennent une avancée. Cette fois, ils pourraient obtenir un plus grand nombre de transactions swift avec les banques occidentales, avec un élargissement des facilités commerciales sur les engrais.