L’agriculture et son industrie agroalimentaire ont droit, chaque année, à une mise à nue au plan économique : C’est le fameux rapport de l’observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Le constat change peu sur les grandes lignes d’une année à l’autre : Les marges se maintiennent pour les maillons « Grande Distribution » et « Industrie », elles sont serrées pour les producteurs. Ce constat est caractéristique d’un modèle de filière basé sur l’abondance de la production à transformer. Le plus surprenant dans ce rapport est l’immensité des informations économiques rendues publiques. L’ensemble des coûts, des prix de revient de chaque production agricole, de chaque produit sont donnés en pâture comme jamais cela n’existe pour d’autres secteurs industriels. Le rapport est un véritable monument d’informations à l’avantage des acheteurs. C’est une arme pour l’acheteur industriel face aux producteurs, et une arme pour l’acheteur de la Grande Distribution face aux industriels. Pourtant, il est l’aboutissement de revendications des producteurs. Par leur volonté de transparence et de démonstration de la faiblesse des revenus agricoles il y a l’objectif de faire appel à la loi pour garantir le niveau de rémunération de l’agriculteur. Mais, en matière de prix, qu’elle peut bien être la portée d’une loi française lorsqu’on est dans l’espace de libre échange européen ?
http://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/