Edito du 04 Octobre 2021

La hausse fulgurante du prix des engrais est un bel exemple du cycle inflationniste actuel. Les agriculteurs réalisent que le gain de revenu, lié à la flambée des prix des marchés céréaliers, ne va pas suffire à régler la hausse de la facture des intrants. Pire, ils sont exposés au risque de retard des livraisons. La rapidité des hausses de prix et leur ampleur sont à mettre en relation avec la configuration extrêmement concentrée de l’industrie des engrais, comme beaucoup d’autres secteurs d’ailleurs. L’ère de la concentration et de la massification industrielle ne permet plus de nouvelles économies d’échelles et de gains de productivité. L’industrie est maintenant confrontée au nouveau défi énergétique qui conduit à inclure dans le prix de l’énergie son coût de renouvellement. Cette approche impacte fatalement le coût de production sans autres possibilités que l’augmentation du prix de vente pour maintenir la marge. Le travail est facilité par le nombre réduit de multinationales contrôlent le marché. Elles ont la capacité de mettre à l’arrêt des usines pour susciter des cours plus élevés.