Edito du 04 Avril 2016

La Chine change sa politique agricole sur la culture du maïs. Après l’avoir encouragée en maintenant un prix d’intervention 50% au-dessus du cours mondial, la production de maïs est passée de 23 Mha en 2001 à 37 Mha en 2015. Les stocks progressent de 10 Mt chaque année et le report de fin de campagne atteint 52% de la consommation annuelle. Parallèlement, les importations de céréales (maïs, sorgho, orge, blé) et de coproduits (drêches, manioc) se sont développées avec l’entrée de la Chine dans l’OMC en 2001. La réforme décidée consiste à baisser le prix d’intervention au niveau du cours mondial et à apporter une aide directe aux producteurs. Cela est comparable à la réforme de la PAC des années 90 en Europe. Les conséquences seront très importantes pour les échanges mondiaux. Dans un premier temps, les importations de céréales fourragères vont chuter et les exportateurs actuels devront trouver d’autres marchés. Dans un deuxième temps (2016, 2017), on devrait constater une baisse des surfaces de maïs au profit sans doute du soja. On peut imaginer une hausse de la production de soja chinois qui couvrirait l’augmentation annuelle des besoins. Globalement, la Chine peut améliorer son autosuffisance en céréales et en soja. En revanche, le monde perdra probablement un stock de sécurité en maïs qui pourrait exposer les marchés de céréales à plus de volatilité à long terme.