L’industrie agroalimentaire européenne devrait continuer à se déporter vers l’est. En effet, l’écart de compétitivité se creuse entre l’ouest de l’UE et l’est mais aussi le nord. Les raisons sont multiples. Les Pays de l’Est bénéficient de matières premières bien moins chères. Ce constat est encore renforcé par l’afflux de céréales ukrainienne en Europe et ce malgré l’interdiction temporaire d’importer dans les 5 Pays de l’Est. Le renforcement des solutions logistiques terrestres pour sortir les céréales et oléagineux ukrainiens, avec l’aide de subventions, va largement profiter à l’Allemagne, la Hollande et la Belgique. Ainsi, les Pays de l’Est, qui sont tous exportateurs, vont être plus fortement confrontés à la concurrence ukrainienne pour exporter vers le nord UE. La main-d'œuvre est plus accessible et moins onéreuse à l’est alors qu’elle manque à l’ouest. Enfin, les contraintes environnementales sont devenues quasi rédhibitoires pour le développement de l’élevage et des filières agroalimentaire à l’ouest, alors qu’elles s’appliquent avec beaucoup de souplesse à l’est de l’Europe. La France, qui a une position très excentrée, va être la grande perdante, d’autant plus qu’elle contribuera à subventionner les solutions logistiques depuis l’Ukraine sans pouvoir en faire bénéficier à son industrie agroalimentaire.