L’Agriculture, avec la Sidérurgie, ont été à l’origine de la fondation de la CEE (Communauté Economique Européenne), devenue l’UE aujourd’hui. Pendant quarante ans, de 1960 à 2000, le secteur agricole a fortement prospéré, au point de faire de l’Europe une grande puissance exportatrice de matières premières agricoles et de produits agroalimentaires, juste derrière les USA. L’économie agricole était rythmée par les négociations annuelles à Bruxelles afin de fixer les prix des seuils d’intervention puis les enveloppes d’aides. Les ministres de l’agriculture et autres responsables politiques connaissaient leurs dossiers et défendaient l’intérêt de leur pays. Les agriculteurs devaient relever le défi de la productivité pour s’assurer plus de revenu. La compétition entre pays et organisations s’exerçait sur les marchés d’exportation. Aujourd’hui, après vingt années de flottement, l’UE est plus vécue comme un frein, voire une menace. La prédominance des questions environnementales tend à s’opposer au productivisme et remet en cause le progrès technique. Les gains de compétitivité ont été anéantis par la surcharge des normes et de la fiscalité. L’UE perd, maintenant, ses parts de marché à l’export et se fait envahir par les produits d’importation. Aujourd’hui, le défi des agriculteurs est de préserver des parts de marché intérieures à l’UE. La compétition n’a plus lieu sur les marchés d’exportation, elle est maintenant entre les pays membre de l’UE et entre les agriculteurs sur le marché intérieur. Ne soyons donc pas surpris par le constat de division qui se produit en Europe !