Les négociations commerciales entre industriels et distributeurs pour la nouvelle année sont en cours. Chaque année, c’est le même bras de fer entre les deux mondes. Après un cycle de forte inflation sur les prix de l’alimentaire en 2022 et 2023, la GMS a globalement perdu des parts de marché. Pour contrer l’inflation, la GMS a développé ses volumes de marques distributeurs. Avec ce modèle économique, la distribution contrôle entièrement les coûts. Par ailleurs, elle est contrainte d’appliquer les règles de la loi Egalim pour s’assurer que les producteurs reçoivent un prix qui ne soit pas inférieur à leurs coûts de production. Par conséquent, la variable d’ajustement des prix se reporte un peu plus sur la marge de l’industriel. Ce dernier est maintenant le maillon faible en France. Il subit le rouleau compresseur des charges (salariales, énergies, taxes, …) infligées par le modèle politico-social français, sans pouvoir tout répercuter dans ses prix de vente. Pourquoi ? Parce que le benchmark du distributeur va se faire sur le prix de l’importation, que personne ne pourra interdire car elle se fait à l’intérieur du marché unique européen. N’est-ce pas là encore un mécanisme qui pousse à la désindustrialisation, simplement parce que nous ne nous sommes pas assurés de posséder tous les facteurs de compétitivité ?